Le 4 janvier 1960, la voiture à bord de laquelle se trouve Albert Camus s'écrase contre un platane, causant la mort du Prix Nobel de littérature sur le coup et celle de son éditeur, Michel Gallimard, des suites de ses blessures.
Nous sommes le lundi 4 janvier 1960. Albert Camus rentre à Paris dans la Facel Vega de Michel Gallimard, en compagnie de la femme et de la fille de ce dernier. Il vient de passer les fêtes de fin d'année en famille dans sa propriété de Lourmarin, dans le Vaucluse. Initialement, l'auteur de l'Étranger a prévu de rentrer en train, mais son éditeur lui propose d'effectuer le voyage dans sa voiture. Voyage qui leur sera, à tous deux, fatal.
Après l’accident, dans la voiture, on retrouve le manuscrit inachevé du Premier homme. Ainsi qu'un billet de train.
Une œuvre d’une importance incontestable
À sa mort le monde des lettres salue l’écrivain. Ainsi François Mauriac -qui changea souvent d’opinion à son sujet- écrit dans Le Figaro du 16 janvier 1960: «Maintenant qu’il ne bouge plus, qu’il ne bougera plus jamais, il y a une première évidence à laquelle ses adversaires, ses ennemis (s’il en avait) doivent se rendre: c’est la place considérable qu’il occupait dans la pensée et dans le cœur de beaucoup de jeunes hommes.» Et poursuit: «Il n’y a pas à ergoter: il ne sert à rien de contester l’importance de son œuvre. Quelle qu’en soit la valeur, elle a été importante, vous le voyez bien. J’en connais que cela irrite parce qu’ils se doutent, s’ils ne se l’avouent pas, que leur propre mort ne causera pas un vide pareil à celui-là.»
Mais Camus traîne derrière lui la réputation d’être une personne hautaine. Une image bien loin de celle qu’en ont ses proches. Voici le portrait d’un de ces intimes, son dernier secrétaire (1957-1959) Jean-Claude Brisville -qui est aussi le premier à consacrer une étude sur Camus en 1957. Pour Le Figaro Littéraire il dépeint le nouveau Nobel de littérature, évoque «son goût du dépouillement, de la frugalité», son «indifférence à la propriété, la sécurité, à l’avenir». Sans oublier le danseur de cha-cha-cha qu’il est, le sportif familier des stades, le passionné de théâtre...
Source : article paru dans le Figaro Littéraire en 1957
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