Il y a quarante ans, l'inauguration du Centre Pompidou provoquait un tollé général des parisiens qui
comparaient le bâtiment à une usine de la culture. Depuis, ils se sont habitués à côtoyer son architecture faite de 15 000 t d'acier et de 11 000 m2 de surface vitrée. Le bâtiment, héritier des grandes architectures de fer de l'âge industriel, s'inscrit désormais dans le tissu urbain de la capitale.
"Un laboratoire qui fit souffler un vent de liberté"
Peu avant sa mort, Roberto Rossellini filma l'ouverture du musée au grand public, venu nombreux, découvrir le bâtiment surnommé "Notre-Dame de la tuyauterie". Son documentaire est un témoignage précieux de ce lieu de culture présenté comme un supermarché de l'art. Pour la première fois, les visiteurs sont confrontés à l'art contemporain : "Maman, c'est quoi ces tuyaux?"
"Tais toi, c'est une sculpture moderne". D'autres se demandent si le musée est encore en chantier.
Depuis les escalators, les visiteurs découvrent, émerveillés, la magie des toits de Paris, à travers l'entrelacs des tubes d'acier.
Aujourd'hui encore, le concept architectural , mélange de couleurs, de tubes, de verre, est toujours décrié par certains. Renzo Piano déclara à l'époque "avoir voulu démolir l'image d'un bâtiment culturel qui fait peur. C'est le rêve d'un rapport extraordinairement libre entre l'art et les gens, où l'on respire la ville en même temps".
Georges Pompidou, alors Président de la République Française, souhaitait créer au coeur de Paris une institution culturelle originale entièrement dédiée à la création moderne et contemporaine où s'entremêlent image et son, musée et arts vivants, lecture et cinéma...
Le Marais, quartier des galeristes
"Personne ne voulait y croire, mais moi, j'y croyais", se souvient le galériste Daniel Templon qui, dès 1972, quitte la rue Bonaparte pour le 30, rue Beaubourg. Face à ce terrain qui sert de parking, Il achète, en fond de cour, une ancienne fabrique de formes à chapeaux avec une belle verrière. "C'était la mode des grands espaces en Amérique, j'étais heureux de trouver plus de 350 m2 pour installer ma galerie, la réserve et les bureaux". Il y présentera entre autre des artistes américains comme Donald Judd. Puis, les collectionneurs le suivent et les confrères également. Le Marais devient le quartier de l'art contemporain ! Aujourd'hui, plus d'une cinquantaine des galeries d'art s'y sont installé.
Le Centre Pompidou a marqué toute une génération !
"L'ouverture du Centre en 1977 a radicalement changé la situation de l'art moderne et contemporain, comme le modèle de l'institution culturelle, en France et dans le monde. Il n'est aujourd'hui pas un endroit au monde où l'on ne connaisse pas le Centre Pompidou", affirme Christine Macel, conservatrice du musée et commissaire de 57è Biennale de Venise.
"Renzo piano a décrit le Centre comme une ville, et pas juste un bâtiment. Son imaginaire unit des séries d'espaces complexes et d'événements qui restent des mondes différents. Quand je l'ai découvert dans les années 1970, son échelle et sa confiance en soi m'ont bluffé. Beaubourg était le mètre étalon de notre conviction, de notre foi contemporaine", souligne l'artiste britannique Anish Kapoor.
Le Musée en chiffres
Le Musée possède actuellement 120 000 oeuvres mais ne peut en exposer que 5%. Le reste des oeuvres s'entassent dans le sous-sol désormais trop exigu. En quarante ans, 325 expositions organisées, plus de 100 millions de visiteurs. Il possède l'une des deux plus belles collections d'art moderne avec le MoMA de New York.
Le Centre Pompidou et Paris sont 2 mythes étroitement liés
Malgré une capitale marquée au fer rouge par les attentats, aussi incroyable soit-il, le Musée ne cesse d'accroître son taux de fréquentation, soit 9% en 2016. Un succès, essentiellement du à l'organisation d'expositions phares comme Magritte en 2016, Cy Twombly cette année.
Aujourd'hui, l'ère du web, les réseaux sociaux ont bouleverser la façon de communiquer et d'apprendre. Tout va plus vite et on s'adresse à tous les publics. "la nouvelle Tate Modern l'a bien compris ! Elle a conçu la visite du musée comme un tout, incluant par ses espaces grandioses et ses recoins, par ses longs bancs en béton soyeux et sa vue à 360° sur Londres : Art, tourisme, mais aussi repos, lecture, bien-être, restaurant, design, shopping et action sociale". "En lançant des passerelles entre arts et sciences, puisqu'existent déjà le Centre de création industrielle, la BPI et l'IRCAM", nous explique Serge Lavisgnes, à la tête du Centre Pompidou depuis 2015.
Au programme de 2017, "création digitale", au programme de 2018, "l'intelligence artificielle".
Pour intéresser les jeunes générations qui baillent devant l'histoire de l'art, voici des cours en ligne.
La création des Centres Pompidou temporaires connaissent un vif succès. celui de Malaga a reçu 240 000 visiteurs, avant Shanghaï et la Corée. Les collaborations comme la National Gallery de Singapour seront accentuées. En 2017, les collectifs d'artistes, de Colombie au Pakistan, seront invités. De Brest à Grenoble, d'Arles à Tours, la France tout entière est au programme.
"Cet anniversaire est la fête de la décentralisation" s'exclame Serge Lavisgnes.
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