mardi 30 juin 2020
CBNEWS : PPR crée "Society Change" avec Sense Agency
PPR crée "Society Change" avec Sense Agency
Amelle Nebia - 29 juin 2020 - CBnews |
lundi 29 juin 2020
PPR & SENSE AGENCY : PROJET "SOCIETY CHANGE" - FUSEE DE RELANCE
https://pprparis.fr/society-change-2/
LE PROJET SOCIETY CHANGE DE PPR : FUSÉE DE LA RELANCE
Premier étage de la fusée : les 4 échelles d’Observation Society Change
Deuxième étage de la fusée: les Cellules de vision et d’anticipation « Society Change »
Troisième étage de la fusée : les Communications « Society Change » dédiées aux sujets clés du changement actuels et émergents
Fanny Parise : Déconfinement : «Chacun procède à une sorte de calcul du risque» -
Déconfinement :
«Chacun procède à une sorte de calcul du risque»
Pour l’anthropologue Fanny Parise, les individus doivent réapprendre à vivre en société et trouver d’autres façons d’échanger en prenant en compte les gestes barrières et la peur du virus.
mardi 23 juin 2020
INVITATION AU WEBINAR SENSE AGENCY & PPR SUR LE THEME : "SOCIETY CHANGE" - 2 JUILLET 2020 - 16h30
WEBINAR "SOCIETY CHANGE"
2 JUILLET à 16H30
PPR, agence de communication du groupe WPP, et Sense Agency, agence conseil en prospective, vous donnent rendez-vous
le 2 juillet à 16h30,
sur la thématique de l’accélération du changement sociétal et de ses effets sur la communication des entreprises et des marques.
samedi 20 juin 2020
Jacques Attali pour Euler Hermes
jeudi 18 juin 2020
IDRISS ABERKANE : POESIE "I"
LE JOURNAL DE L'ECO : LE LEADERSHIP VU PAR CHRISTIAN MONJOU
LE LEADERSHIP, ENTRE POUVOIR, AUTORITE ET LEGITIMITE
Bruno Marion : Comment je traite l’information dans un monde chaotique
Souvent après mes conférences, les participants ont la possibilité de poser des questions.
Il y a deux types de questions :
Les question posées « en public » lorsque la parole est donnée au public souvent avec un micro qui tourne dans la salle.
Les questions que l’on vient me poser « en privé » quand la conférence est terminée et que la plupart des participants quittent le lieu de la conférence. C’est aussi les questions que l’on me pose pendant le cocktail qui suit parfois la conférence
La question que l’on me pose de loin le plus dans cette deuxième catégorie, c’est : J’ai des enfants, qu’est-ce que vous me conseillez pour eux dans ce monde en pleine transformation ?
Cette question me touche tout particulièrement car, c’est un peu cela qui a déclenché mon choix il y a 20 ans de quitter mon travail bien payé et de chercher à comprendre l’incroyable transition que nous, les humains, sommes en train de traverser.
Et à cette question à laquelle souvent je dois répondre en quelques minutes à peine, mes deux principales réponses sont :
• Apprenez leur à apprendre, apprenez leur à désapprendre et apprenez leur à ré-apprendre. C’est bien sûr valable aussi pour nous les grands enfants : apprenons à apprendre, apprenons à désapprendre et apprenons à ré-apprendre
• Apprenez leur à traiter une information de plus en plus abondante, comment la trouver, la qualifier et l’interpréter. Et là aussi c’est valable pour les grands enfants…
(en fait j’ai une troisième réponse mais je me retiens : sortez vite vos enfants de l’école traditionnelle !)
Je voudrais partager avec vous comment je réponds moi-même à cet enjeux : Apprendre à traiter efficacement et de manière pertinente une information de plus en plus abondante. Comment la trouver, la qualifier et l’interpréter ?
Cette question me parait particulièrement essentielle lorsque vous pensez traverser personnellement ou collectivement une période de crise, une période chaotique.
Je vais partager avec vous les principes de base que j’utilise en cas de crise pour traiter l’information et prendre une décision
• Comment je traite l’information d’une manière générale
• Quelques réflexions sur l’information et les médias
• Les médias et sources d’information que j’utilise le plus
Commençons par mes principes de base en cas de crise.. Je vais chercher l’information. Ce n’est pas l’information qui vient à moi.
Lors de l’attaque terroriste dite du Bataclan le 13 Novembre 2015, j’étais bien loin des événements dans ma maison résiliente en Ardèche. Je me souviens que ce soir là, plusieurs sources d’informations supposées fiables (l’information avait été diffusée sur Europe 1 et du coup reprise par la plupart des autres médias) indiquaient des « tirs de Kalachnikov » dans le quartier des Halles à Paris où j’ai un petit appartement et où je réside régulièrement. Cette information s’est avérée être fausse, aucun tir n’a eu lieu dans ce quartier. Je me demandais alors ce que j’aurai du faire si j’étais ce soir là à Paris. Me barricader ? Fuir au plus vite ?
L’oeuvre de Banksy sur une porte du Bataclan après les attentats
Quelques semaines plus tard, j’ai eu l’occasion de déjeuner avec Patrick Lagadec, qui est à mes yeux l’un des plus grands experts de la gestion des crises. Je lui ai demandé quels étaient ses conseils dans une telle situation.
Voici sa réponse :
• Préparez une liste de questions auxquelles vous aimeriez avoir des réponses (moins de 10 questions) pour prendre votre décision (dans ce cas par exemple, rester barricadé chez soi ou partir au plus vite se mettre à l’abri ailleurs ?)
• Consultez un nombre limité de médias auxquels vous pouvez avoir accès pour un temps également très limité (10-30 minutes maxi selon les circonstances), pour tenter d’avoir le plus possible de réponses à ces questions
• Prenez la meilleur décision en fonction de ces informations forcément limitées et insuffisantes
• Exécutez la décision
Il s’agissait d’un exemple évidemment extrême… et dramatique. Il me semble toutefois tout à fait utile et inspirant dans un monde de plus en plus chaotique. J’ai utilisé cette méthode de Patrick Lagadec plusieurs fois lors de cette crise du COVID-19. Par exemple pour répondre aux questions suivantes :
• Est-ce que je dois rejoindre mes proches alors que je suis en déplacement à l’étranger?
Et quand ?
• Est-ce que je dois porter un masque pour mon voyage de retour ?
• Est-ce qu’il faut prendre un traitement préventif ?
• Est-ce que je dois conseiller à mes parents de rester chez eux (avant le confinement officiel) ?
• Est-ce que je vais faire des courses alimentaires pendant le confinement ?
• Etc.
Ainsi, comme je le décris dans cet article écrit au tout début de la crise COVID-19 en cas de crises et si je dois prendre des décisions urgentes, je continue à suivre cette approche : je prépare une liste de questions auxquelles j’aimerai avoir des réponses et je consulte un nombre limité de médias (aucun média social comme Facebook ou Twitter !) pour tenter d’avoir des réponses à ces questions. Et je prends ma décision en faisant « au mieux » en fonction des informations, que j’ai pu obtenir.
Je consulte ces médias régulièrement (tout change très vite) mais pas trop souvent pour ne pas me mettre en état d’excitation permanente et risquer de perdre ma « clarté » et capacité de jugement.
Ce qui m’amène à partager avec vous comment je traite l’information d’une manière plus générale…
Je me protège de l’infobésité
Je limite mon exposition aux médias à 20 minutes par jour. Une seule fois par jour. Toujours après-midi. Encore moins au réveil (quand mon sens critique est encore un peu endormi…)
J’applique tout particulièrement cette règle en cas de crise, en général quand justement je suis le plus tenté de regarder beaucoup d’informations… et où au contraire je souhaite garder le plus de hauteur et de recul, ce que ne permettrai pas un flot continu d’informations (en général répétées en boucle).
Je suis absolument fasciné et horrifié par les gens qui écoutent les radios ou regardent les chaines d’information en continu. Nos seulement, cela ne respecte pas le principe précédent « je vais chercher l’information, ce n’est pas l’information qui vient à moi » mais il me semble qu’il s’agit d’une forme de lavage de cerveau (d’abrutissements ?) volontaire…
J’évite aussi les réseaux sociaux qui vont à l’encontre du principe « je vais chercher l’information. Ce n’est pas l’information qui vient à moi ».
En effet, dans le cas des réseaux sociaux, c’est leur algorithme qui choisit à ma place les informations que je peux lire. Et je ne veux pas laisser l’algorithme de Facebook ou Twitter décider pour moi ce que je dois savoir ou pas.
D’ailleurs, je n’utilise pratiquement pas Facebook ou Twitter. Je les utilise uniquement pour publier à ma communauté (merci si vous me lisez en ce moment sur Facebook !) et pour aller chercher de l’information sur des groupes soigneusement sélectionnés. Ce que vous pouvez faire en vous abonnant à ma page si ce n’est pas déjà le cas.
Je vais à la source. Je ne me fais pas un avis définitif après avoir lu 3 posts Facebook (ou même un seul comme cela semble être de plus en plus le cas…). Pour moi, aller à la source, c’est par exemple si un article parle d’une étude, de trouver et lire cette étude.
Vous n’êtes pas obligé de le faire pour tous les articles que vous lisez ! C’est une bonne idée de le faire quand vous sentez que ce que vous lisez est en train de vous faire émerger une opinion sur un sujet.
Je me souviens du débat (pardon, de la guerre de religion…) entre les supporteurs du Professeur Raoult sur le traitement du COVID et ses opposants. Dans ce cas, pour essayer de me faire un avis, j’ai entre autre lu les 62 pages du rapport de la commission sénatoriale sur le sujet et regardé 2 interviews d’une heure de Didier Raoult (ici et ici). Et j’ai fait de même avec les avis contraire.
Et j’ai conclu… que je ne pourrai pas conclure ! Que si tous ces experts dont certains me semblent sincères et bien connaître leur sujet ne peuvent pas se mettre d’accord, et bien la meilleur solution pour moi qui suis loin d’être un expert sur ces sujets était de faire preuve de patience, d’humilité, et d’attendre de nouvelles informations.
Ainsi, quand on me demande mon avis sur ce sujet, je réponds : je ne sais pas…
J’évalue la source. Aller à la source, c’est aussi vérifier et évaluer la qualité et la crédibilité de la source. Quels autres articles a écrit l’auteur ?
Il est aujourd’hui très souvent facile de trouver ce qu’un auteur a écrit dans le passé, avant la publication de l’article que je suis en train de lire.
Je trouve ainsi souvent d’autres articles que l’auteur a écrit sur des sujets que parfois je connais mieux, ou qui sont suffisamment anciens pour que je puisse évaluer leur exactitude.
Si je lis son article sur l’avenir de l’automobile et qu’il y a 3 ans il a écrit que l’avenir de l’automobile c’est le diesel, je met en doute ses capacités de futuriste… surtout s’il ne s’est pas corrigé entre temps.
Ou si dans un précédent article, l’auteur explique que la terre est plate (désolé, débunké il y a quelques centaines d’années) ou que c’est la fin du monde en 2000 ou 2012 (j’ai écrit cette article après donc a priori tout va bien) je ne prends pas en compte son point de vue dans ce nouvel article…
Et tout mail, même d’amis proches, qui commence par « regardez cette vidéo avant qu’elle soit supprimée… », « j’ai un ami médecin qui m’a dit que… », ou encore « ce que les médias ne vous disent pas… » part automatiquement dans ma corbeille.
Je lis…
J’observe chez moi et autour de moi (surtout chez les plus jeunes) la tentation de plus en plus grande de regarder des vidéos plutôt que de lire des livres ou des articles longs (de plus de 280 caractères par exemple…)
YouTube me semble rarement être une source valable pour aller en profondeur dans un domaine. Il y a beaucoup de chaines YouTube qui me semblent vraiment bien faites avec des YouTubeurs sérieux qui permettent de découvrir un sujet. Il y en a aussi beaucoup qui ne font que survoler leur sujet et dont le seul but est d’avoir le plus de vues et vendre le plus de pub…
Et puis sans y faire attention, c’est très rapidement l’algorithme de YouTube qui choisit pour vous la vidéo suivante… ce qui n’est pas compatible avec le principe précédent : « Je vais chercher l’information. Ce n’est pas l’information qui vient à moi ».
Pour vraiment apprendre et ne pas simplement survoler un sujet, développer son sens critique (par exemple faire une pause pour réfléchir), il y a un outil incroyable : le livre !
On me demande souvent comment je fais pour lire environ 100 livres par an. C’est très simple :
• Je lis au moins 15 minutes chaque matin. Cela fait partie de ma routine matinale et donc vient avant le reste de la journée
• Je ne regarde pas la télé, je n’écoute pas la radio et je ne vais pas sur les réseaux sociaux
Vous n’êtes pas obligé de lire autant qu’un moine futuriste. Expérimentez : essayez de lire une dizaine de livres par an si cela n’est pas déjà le cas et observez ce que cela vous a apporté dans un an.
Je lis maintenant quasi exclusivement des livres en version électronique. J’ai résisté très longtemps en refusant d’abandonner le format papier auquel j’étais attaché. Mais quand je l’ai expérimenté, deux aspects m’ont immédiatement convaincus :
Le poids gagné dans mes bagages bien sûr
Et surtout la possibilité de facilement faire des notes. Je fais ainsi des copier-coller dans Evernote (il y a des moyens beaucoup plus performant)
Cela me permet d’avoir des super notes que j’ai faites moi-même, que je relis à peu près une fois par an.
Relire ces notes est un de mes exercices préféré dans l’année. C’est jouissif, c’est comme si je donnais du concentré de savoir à mon cerveau qui adore ça !
La tyrannie de la communication
Quelques dernières réflexions…
J’avais été très marqué il y a de nombreuses années par la lecture de La Tyrannie de la communication d’Ignacio Ramonet. Une des idées que j’ai retenues c’est que l’information de qualité a forcément un coût :
• Soit en terme de temps : l’information n’est pas facile à trouver, il faut du temps pour faire des recherches
• Soit en terme de ressources : d’autres personnes font ces recherches pour vous, comme dans le cas d’un abonnement à un média de qualité ou l’achat d’un livre
Un autre point que j’ai retenu : tous les médias se suivent les uns les autres. Quand l’un dit quelque chose, les autres vont à peu près dire la même chose pour « rester dans la course à l’audience ».
Et enfin, les médias qui vivent de la publicité vous font lire ce que vous avez envie de lire, pour que vous continuiez à les acheter (ou à cliquer). Donc ils ne vont surtout pas chercher à faire évoluer votre point de vue : le Monde fait du « Monde », le Figaro fait du « Figaro », « Challenges » fait du Challenges, etc.
Les animateurs-journalistes de beaucoup de chaînes d’information connaissent leur audience minute par minute. Ils savent ainsi très précisément si vous avez aimé ce qu’ils ont dit ou si vous avez zappé ! Alors ils ne se risquent pas à vous bousculer pour vous faire changer d’avis…
Mes propres sources d’information
Je partage ici mes principales sources d’information (en dehors des livres qui sont de loin ma première source).
Journaux et magazines
Je suis abonné (donc je paie) aux sites di’nformation, magazine ou lettre confidentielle suivants :
• The Guardian, en anglais (je paye un abonement de « soutien » de 50 EUR par an)
• The Intercept, en anglais (je fais un don de 50 USD par an) Le site est fondé par certains de mes héros dans le monde journalistique dont Glen Greenwald
• The Correspondent, en anglais : un journal sans news (!) et sans pub. Je paie 50 EUR par an. C’est un de mes préférés et un des projets journalistiques les plus excitants de ces dernières années
• Wired, en anglais. Je suis abonné depuis les débuts
• Usbek & Rika, en français
• La lettre confidentielle GEAB (je paie 160 EUR par an) J’aime leur vision… parce qu’elle est souvent différente de la mienne et cela me fait donc réfléchir
Sites web
Et les sites que je zappe en moins de 10 minutes (et pour lesquels je ne suis pas abonné) :
• Le Monde
• Les Echos
• The New York Times (pour une vision plus USA)
• Fox News (ce n’est pas vraiement mon univers… et c’est important pour moi de voir ce qui se dit en dehors de ma bulle…)
• The South China Morning Post (un de journaux de Hong Kong pour une vision plus asiatique)
• Hoaxbuster (très utile pour vérifier si une information que vous voyez passer n’est pas un hoax ou un fake déja répertorié)
Il pourrait y en avoir bien d’autres mais comme j’ai limité ce temps à 10 minutes…
Bernard Werber : «La Boîte de Pandore»
mardi 16 juin 2020
Daniel Cohen : "On dirait que cette crise a été faite pour les GAFAM"
Daniel Cohen : "On dirait que cette crise a été faite pour les GAFAM"
L’économiste craint une démondialisation fatale aux pays émergents mais propice à Amazon. Une interview à retrouver dans le numéro d’été de We Demain.
Pour Daniel Cohen, professeur à l’école d’économie de Paris et directeur du département d’économie à l’École normale supérieure, cette crise va accélérer la naissance d’un nouveau type de capitalisme mêlant démondialisation et triomphe du numérique. Une société du sans-contact qui nécessite une nouvelle protection sociale.
- We Demain : Quels seront les gagnants et les perdants de cette crise, en termes de pays et secteurs d’activités ?
Daniel Cohen : Les pays émergents vont beaucoup souffrir. La mondialisation a offert aux pays asiatiques la possibilité de monter en gamme, sur le modèle japonais. Le Japon est le seul exemple, à l’échelle du XXe siècle, d’un pays qui était pauvre et qui a réussi à rejoindre le club des plus riches. Tous les autres modèles ont plus ou moins échoué, que ce soit ceux, latino-américains, d’un développement autocentré, ou ceux d’une économie planifiée dans le sillage de l’Union soviétique.
Les pays asiatiques qui ont copié le modèle japonais devraient s’en sortir avec le marché intérieur chinois, comme la Chine a pu profiter des États-Unis.
En revanche, l’Afrique va subir de plein fouet les conséquences négatives de cette démondialisation. D’abord avec les cours des matières premières, qui sont en train de s’effondrer. Ensuite, parce que la tentation de chercher des fournisseurs dans les pays à bas coût va diminuer, ce qui menace l’industrialisation de l’Afrique. Enfin et peut-être surtout, les revenus des travailleurs migrants, qui sont une ressource essentielle à beaucoup de pays africains, sont en chute libre parce que les travailleurs immigrés en France et ailleurs forment ce sous-prolétariat que l’on trouve dans les cuisines des restaurants ou les arrière-boutiques, aujourd’hui menacées par la crise.
Les gagnants, on les connaît : ce sont les GAFAM (Google, Apple, Facebook Amazon, Microsoft) et les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi), en réalité moins ceux qui dépendent de la publicité – qui s’est effondrée –, comme Google, que ceux qui ont réinventé le commerce en ligne, comme Amazon. On a le sentiment que cette crise a été faite pour eux : la distanciation sociale condamne toutes les activités où le client et le prestataire sont en vis-à-vis, du commerce traditionnel à la santé ou à l’éducation.
WE DEMAIN : "Retour sur Terre" : propositions pour un changement de civilisation
"Retour sur Terre" : propositions pour un changement de civilisation
35 propositions pour une société verte, résiliente et démocratique. Dominique Bourg, Philippe Desbrosses, Gauthier Chapelle, Johann Chapoutot, Xavier Ricard Lanata, Pablo Servigne et Sophie Swaton cosignent un ouvrage qui parait mi-juin aux PUF et dont We Demain publie 5 extraits.
Non, la pandémie de Covid-19 n'est absolument pas comparable avec la crise climatique : c'est le constat que posent, en ouverture d'ouvrage, les auteurs de Retour sur Terre (1).
Dans le premier cas, les gouvernants n'hésitent pas à mettre la machine industrielle à l'arrêt : ils savent que leur peuple n'acceptera pas que les morts s'accumulent. Dans le second, la menace est encore trop lointaine. Les émissions de gaz à effet de serre d'aujourd'hui ne se répercuteront sur le climat que dans vingt ou trente ans. Or l'agenda politique est bien plus court.
"L'absence d'immédiateté empêche la possibilité d'une imputabilité", écrit Dominique Bourg, tête de liste "Urgence Écologie" lors des Européennes de 2019, dans la préface de l'essai.
Alors, que faire ? Les auteurs de l'ouvrages proposent de "changer ni plus ni moins de civilisation". "Nous ne disposons que d'une dizaine d'années pour entamer cette bascule", soulignent-ils. Sur 90 pages, ils développent 35 propositions. We Demain a choisi de publier cinq d'entre elles.
LA MISE EN PLACE D'UN REVENU DE TRANSITION ÉCOLOGIQUE (RTE)
Le RTE est un outil visant à accélérer la création d'emplois dans la transition. Il se destine à des personnes physiques qui souhaitent se lancer dans des activités à fort impact écologique et social (par exemple en agroécologie, permaculture, artisanat, low-techs) dont la rémunération par le marché est souvent bien inférieure à leur valeur réelle. Partant des besoins, des compétences et des envies des personnes, à l’instar des Territoires zéro chômeurs de longue durée, la finalité du RTE est de permettre à tous, dont les plus précaires, de développer une activité de travail rémunérée, épanouissante et permettant de vivre dignement.
À lire aussi : Territoires Zéro Chômeur : "c'est la première fois de ma vie que mon travail a un sens"
L'ENCADREMENT DES ÉCARTS DE REVENUS
VERS UNE "AGROÉCOLOGIE DÉCARBONÉE"
Cela implique également d’imposer un phasage de l’utilisation des pesticides de synthèse (néfastes pour toute la biodiversité) et les engrais de synthèse, autre poste important de l’utilisation/dépendance des combustibles fossiles en agriculture.
Imposer la sortie de cet ancien modèle est aussi une façon de se projeter dans le nouveau, qui permettra de faire de l’agriculture le premier secteur économique fixateur de carbone, comme le demandent les scénarios du GIEC que tous les pays ont admis avec la COP21 dont la France est si fière.