mardi 30 juin 2020

Dominique DESJEUX, anthropologue, sociologue et professeur émérite à l'Université de Paris, nous parle de La Note Globale.

Dominique DESJEUX, anthropologue, sociologue et professeur émérite à l'Université de Paris, nous parle de La Note Globale.





https://youtu.be/T0YltP-OnDU

CBNEWS : PPR crée "Society Change" avec Sense Agency



PPR crée "Society Change" avec Sense Agency



Amelle Nebia - 29 juin 2020 - CBnews
 


L’agence PPR (groupe WPP) renforce son approche stratégique avec Society Change. Une offre pour les directions générales, marketing-communication, innovation et prospective qui ont besoin "de s’adapter, d’anticiper et de générer de
nouvelles idées, en particulier dans la relance post-Covid 19". 

Une sorte de fusée pour impulser de nouvelles stratégies" précise un communiqué. L'offre associe des expertises marque et communication à des experts sociologues, anthropologues, spécialiste des signaux extrêmes et émergents, des théories du chaos ou encore de l’éthno-fiction. PPR et Sense Agency, agence conseil en prospective dirigé par Jean-Michel Dardour se sont associées pour l’occasion. 

Parmi eux, Dominique Desjeux, anthropologue de la consommation et de la décision, professeur émérite de la Sorbonne, Bruno Marion, expert des théories du chaos, Christophe
 Bourseiller, écrivain, historien, journaliste, Benjamin Louvet, économiste, spécialiste des matières premières et des enjeux énergétiques, Fanny Parise, anthropologue, experte des nouveaux imaginaires de consommation et de l’ethno-fiction.


La fusée “Society Change” sera dotée de trois étages, des offres indépendantes : 

"Observation" basée sur quatre échelles d’observation pour une analyse rapide et évolutive des changements pour nourrir et faciliter les prises de décision,
"Anticipation et vision" pour identifier des nouveaux enjeux de société, les approches de solutions, les marges de manœuvre et les gisements d’opportunités, 
"Communications" sur les sujets clés du changement actuels et émergents tels que la santé, l’environnement, la nouvelle consommation, l’inclusion. 

D’autre part, PPR proposera de s’engager dans des communautés leviers de
changement de société. "Cela permettra aux entreprises de s’ouvrir et de développer de nouvelles relations avec des publics susceptibles d’infléchir ou de faire grandir leur business. PPR a notamment déjà initié une expertise de la communauté grandissante du monde du gaming"souligne Frédérique Lenglen, codirigeante de PPR.

Enfin, pour illustrer les changements de communication, PPR travaille également avec des scénaristes, des producteurs de documentaires pour de nouveaux contenus et formats de
communication sociétale, fondés sur des histoires réelles ou des histoires prospectives.
 Pour en savoir plus, PPR et Sense Agency convient le 2 juillet à 16h30 au webinar « Society Change » en présence des experts.


Contact : Jean-Michel Dardour - jmdardour@senseagency.fr

lundi 29 juin 2020

PPR & SENSE AGENCY : PROJET "SOCIETY CHANGE" - FUSEE DE RELANCE




https://pprparis.fr/society-change-2/


LE PROJET SOCIETY CHANGE DE PPR : FUSÉE DE LA RELANCE



L’agence PPR du groupe WPP, experte en communication, société et innovation, renforce son approche stratégique avec « Society Change » et se dote d’une nouvelle expertise sociétale.

« Society Change » s’adresse aux directions générales, marketing-communication, innovation et prospective qui ont besoin de s’adapter, d’anticiper et de générer de nouvelles idées, en particulier dans la relance post-Covid 19.

« Society Change est « une fusée » pour impulser de nouvelles stratégies. La société change rapidement et choisit de nouvelles trajectoires, il est donc inéluctable que les directions des entreprises s’immergent dans les transformations sociétales, adaptent leur vision et innovent » déclare Frédérique Lenglen, Co-dirigeante de PPR.

Le cœur du réacteur est conçu par PPR sur un modèle hybride et pluridisciplinaire. Il associe des expertises marque et communication à des experts sociologues, anthropologues, spécialiste des signaux extrêmes et émergents, des théories du chaos ou encore de l’ethno-fiction. PPR et Sense Agency, agence conseil en prospective dirigé par Jean-Michel Dardour se sont associées pour l’occasion.  

Parmi eux, Dominique Desjeux, anthropologue de la consommation et de la décision, professeur émérite de la Sorbonne, Bruno Marion, expert des théories du chaos, Christophe Bourseiller, écrivain, historien, journaliste, Benjamin Louvet, économiste, spécialiste des matières 1ères et des enjeux énergétiques, Fanny Parise, anthropologue, experte des nouveaux imaginaires de consommation et de l’ethno-fiction.

La fusée “Society Change” sera dotée de 3 étages, des offres indépendantes :

« Observation » basée sur 4 échelles d’observation pour une analyse rapide et évolutive des changements pour nourrir et faciliter les prises de décision
« Anticipation et vision » pour identifier des nouveaux enjeux de société, les approches de solutions, les marges de manœuvre et les gisements d’opportunités.
« Communications » dédiées à la communication sur les sujets clés du changement actuels et émergents tels que la santé, l’environnement, la nouvelle consommation, l’inclusion.
Pour en savoir plus, PPR et Sense Agency vous convient le 2 juillet à 16h30 au webinar « Society Change » en présence des experts *.

Premier étage de la fusée : les 4 échelles d’Observation Society Change


PPR avec Dominique Desjeux, anthropologue de la consommation et de la décision, professeur émérite de la Sorbonne.

La réussite de la communication sera liée à l’analyse rapide et évolutive des changements sur ces 4 échelles, pertinentes pour la prise de décision, que ce soit pour les comités de direction, les directions innovation, communication ou marketing.

Avec notamment Dominique Desjeux, anthropologue de la consommation et de la décision (professeur émérite de la Sorbonne), PPR mettra en place les Echelles d’observation du changement :

L’échelle microsociale (les changements d’habitude et d’usages des consommateurs)
L’échelle méso-sociale (les sphères d’influence politiques, associations, médias, dans l’impulsion du changement)
L’échelle macrosociale (l’analyse des grandes masses en mouvement de changement)
L’échelle géopolitique sociale (ce qui influence et change le marché français par rapport au marché mondial)

Deuxième étage de la fusée: les Cellules de vision et d’anticipation « Society Change »

PPR avec Sense agency, agence conseil en prospective
PPR propose aux entreprises de configurer sur-mesure leur propre cellule de vision et d’anticipation pour stimuler et nourrir les décisions innovation, business, marketing communication de manière ponctuelle ou sur une durée plus longue.

Concrètement, chaque cellule fonctionnera en écosystème dédié, composé de membres de l’entreprise, conseils PPR et experts extérieurs. La feuille de route sera l’identification des nouveaux enjeux de société, les approches de solutions, les gisements d’opportunités et de prise d’initiatives.
Les entreprises pourront décider de faire vivre leur Cellule Society Change pendant la période de relance post Covid et au-delà.

Troisième étage de la fusée : les Communications « Society Change » dédiées aux sujets clés du changement actuels et émergents

Les marques et entreprises vont être confrontées à des changements sociétaux majeurs, ce qui les amènera à définir et remplir de nouvelles missions. Quelles seront les stratégies d’adaptation pour conduire leurs communications ?

D’une part, PPR construira des programmes de communication Society Change, dédiés aux sujets clés de changement du présent et de l’avenir, tels que la santé, l’environnement, la nouvelle consommation, l’inclusion.

D’autre part, PPR proposera de s’engager dans des communautés leviers de changement de société. « Cela permettra aux entreprises de s’ouvrir et de développer de nouvelles relations avec des publics susceptibles d’infléchir ou de faire grandir leur business. PPR a notamment déjà initié une expertise de la communauté grandissante du monde du gaming » souligne Frédérique Lenglen.

Enfin, pour illustrer les changements de communication, PPR travaille également avec des scénaristes, des producteurs de documentaires pour de nouveaux contenus et formats de communication sociétale, fondés sur des histoires réelles ou des récits prospectifs.

A propos de l’agence PPR : https://pprparis.fr/

PPR, agence du groupe WPP, s’est forgée la réputation d’une agence à l’avant-garde de la communication, du marketing et de l’influence, en prise avec les changements économiques, environnementaux, sociétaux.
Pour les entreprises, les marques et les organisations – acteurs historiques avec de nouvellesconquêtes et nouveaux entrants – nous mettons en lumière les signaux faibles, les mouvements structurels, les innovations et les nouveaux usages.
Nous nous concentrons sur la dynamique et l’énergie des idées, des solutions, des faits, des preuves pour soutenir un impact positif et contributif du business. Nous soutenons toujours l’audace et ceux qui éclairent le monde !

*Pour s’inscrire : 
                            PPRParis@pprww.com
                            jmdardour@senseagency.fr

Fanny Parise : Déconfinement : «Chacun procède à une sorte de calcul du risque» -

Déconfinement : 

«Chacun procède à une sorte de calcul du risque»

Par Catherine Mallaval — 23 juin 2020 à 19:01
LIBERATION


Pour l’anthropologue Fanny Parise, les individus doivent réapprendre à vivre en société et trouver d’autres façons d’échanger en prenant en compte les gestes barrières et la peur du virus.

Déconfinement : "Chacun procède à une sorte de calcul du risque"
 
Fanny Parise


Fanny Parise, anthropologue, chercheuse associée à l’Institut lémanique de théologie pratique de l’université de Lausanne (Suisse), sonde et observe depuis le 16 mars la façon dont les individus se sont accommodés du grand chamboulement du confinement et maintenant du déconfinement. Questionnaires en ligne auprès de 6 000 personnes, entretiens poussés avec 60 d’entre eux et photoreportages avec interviews dans les espaces publics. Bilan ? Un panorama de nos vies et gestes sous pandémie.

 
La vie sociale a-t-elle vraiment repris ?

Il y a un déconfinement à deux vitesses. Pour certains, il rime avec retour à une néonormalité, alors que d’autres vivent encore dans un confinement amélioré avec une vie d’avant qui n’a pas vraiment repris. Cela dépend de l’état psychosociologique des individus, et de la façon dont les consignes gouvernementales sont réinterprétées par chacun, ce qui était déjà le cas durant le confinement. Certains sont plus ou moins stressés par la maladie, plus ou moins à l’aise avec le contact physique et ont plus ou moins besoin d’interactions sociales. Les plus angoissés, les plus introvertis, dont certains ont d’ailleurs bien vécu la période du confinement, sont davantage dans une situation d’angoisse à l’heure du déconfinement.


Pour eux, c’est plein de nouvelles situations à réapprendre. Comment vais-je interagir avec les autres ? Comment cela va se passer dans les commerces ? etc. Ceux-là tentent de limiter les déplacements, ou de respecter encore davantage les gestes barrières. Mais globalement, la majorité s’est bien adaptée à cette néonormalité avec piqûres de rappel (masques, gel…). En Occident, on a une mémoire des épidémies qui est relativement faible. Et à partir du moment où les commerces non essentiels ont commencé à rouvrir, puis maintenant les bars et restaurants, on a même assez vite assisté à une forme de relâchement dans les gestes barrières.

Que ne fait-on pas ou plus ?

Ce qui est le plus structurant dans le quotidien, c’est à la fois le travail et l’école qui rythment toutes les routines des Français. Tant que l’école n’est pas revenue à la normale et pareil pour le travail, les individus se rendent bien compte que nous sommes dans une période transitoire. De façon plus générale, il y a un grand bouleversement des rites de salutation : la bise, les accolades, ou les poignées de main. Quand le degré de proximité est très important avec les individus, ces rites commencent à revenir mais pas de façon systématique. Quand le degré de proximité est intermédiaire, on voit apparaître un pré-rite dans l’interaction qui est une sorte de demande de consentement pour verbalement se mettre d’accord sur la manière d’avoir ou de ne pas avoir un contact physique, et se saluer.

Ce sont des conventions sociales qu’il faut réapprendre. On ne sait pas forcément comment se comporter avec ceux que l’on revoit pour la première fois depuis le confinement. Et au fond, chacun procède à une sorte de calcul du risque. Ce que l’on voit, tant dans nos interviews que nos observations de terrain, c’est que plus un individu va être éloigné, moins on le connaît, plus il va être perçu comme potentiellement dangereux.

Comment cela se passe-t-il pour ceux qui sont repartis travailler ?

Dans le cadre professionnel, les rites de salutations ont changé et nous pouvons émettre l’hypothèse que cela va durer. Dans l’histoire professionnelle, les interactions physiques, comme se faire la bise, sont très récentes : elles remontent aux années 70.
A l’ère post-MeToo, le risque pandémique va être une excuse pour faire reculer ce contact physique auquel certaines femmes se sentaient contraintes. Plus globalement, à part les collègues avec qui on est tout le temps fourré à la machine à café, les autres vont être perçus comme plus dangereux que quelqu’un de la famille.

La vie sociale devient une sorte de calcul-risque…

Exactement. C’est un gros changement car on n’avait pas ce rapport au risque en Occident. Ces rituels ordinaires sont comme un contrat social qui indique à l’autre qu’on est dans une posture bienveillante dans notre interaction avec lui. Avant, serrer la main, faire la bise, parler à un inconnu dans la rue, n’était pas potentiellement dangereux. Avec les gestes barrières et la crainte du virus, les individus sont obligés de réapprendre à faire société et de trouver un autre rituel de bonjour. Alors que c’est quelque chose que l’on fait depuis toujours.

En outre, nous vivons dans une société méditerranéenne qui est une société de contact. Quand on se parle, on peut avoir des corps qui sont assez près. Ce n’est donc pas simple. Dans les sociétés asiatiques, c’est moins compliqué : le contact physique est loin d’être systématique hors de la sphère très intime. Nos nouveaux gestes et rituels entraînent des modifications probablement temporaires, qui marquent cependant une rupture entre les anciennes habitudes et celles d’après : d’une société «sans contact» ou à l’inverse avec un «excès de contact».



mardi 23 juin 2020

INVITATION AU WEBINAR SENSE AGENCY & PPR SUR LE THEME : "SOCIETY CHANGE" - 2 JUILLET 2020 - 16h30



            WEBINAR "SOCIETY CHANGE"    

                        2 JUILLET à 16H30


PPR, agence de communication du groupe WPP, et Sense Agency, agence conseil en prospective, vous donnent rendez-vous 

le 2 juillet à 16h30, 

sur la thématique de l’accélération du changement sociétal et de ses effets sur la communication des entreprises et des marques.

L’urgence économique de la relance est là, tout autant que la nécessité d’une projection de long terme. De nouveaux propulseurs pour un re-décollage seront cruciaux et vitaux pour les filières, les entreprises, les marques, l’économie toute entière.

Plus que jamais, les stratégies de communication sociétales seront clés.
Elles reposeront sur l’adaptation, l’innovation, l’anticipation.

À l’image d’une nouvelle fusée et de son compte-à-rebours imminent, nous avons bâti pour cela : « Society Change ».

S’adressant aux comités de direction, directions marketing communication et directions de l’innovation, Society Change est destiné à créer des forces dynamiques, donner les moyens d’inventer et de construire de nouvelles destinations économiques et sociétales.

En  présence de :

Christophe Bourseiller, écrivain, journaliste, historien, spécialiste des signaux faibles et extrêmes

Jean-Michel Dardour, chief inspiration officer, DG, Sense Agency

Fanny Parise, anthropologue spécialisée dans l’ethno-fiction

Bruno Marion, expert des théories du chaos

Dominique Desjeux, anthropologue de la consommation et 
de la décision, professeur émérite de la Sorbonne

Benjamin Louvet, économiste, expert des enjeux énergétiques

Frédérique Lenglen et Marie-Laurence Augé,
co-dirigeantes, Agence PPR, Groupe WPP

samedi 20 juin 2020

Jacques Attali pour Euler Hermes

Pour son client Euler Hermes, Sense Agency, agence de conseil en Prospective, a invité Jacques Attali à penser le monde de demain. Dans son dernier ouvrage, écrit pendant le confinement,  l’essayiste estime qu’il s’agit de passer de « l’économie de la survie à l’économie de la vie ».


jeudi 18 juin 2020

IDRISS ABERKANE : POESIE "I"





Il s'agit d'un essai sur la vie de la littérature. L'auteur affirme que la littérature, à l'image de la vie biologique a, en elle un système de vie qui lui est propre et qui est constamment aussi en mouvement. Ballade composée de théories et de poésies, certains passages sembleront parfois énigmatiques, troublants, d'autres limpides et vivifiants. Et aussi déroutants qu'ils puissent paraître, ils ne le sont pas plus que les évènements de la vie que nous vivons. Pense t-on à respirer avant de le faire ? Ou bien simplement nous respirons ? Alors pourquoi devrait-on penser avant de lire ? l'invite est simple : lisons !

LE JOURNAL DE L'ECO : LE LEADERSHIP VU PAR CHRISTIAN MONJOU

Christian Monjou, directeur scientifique d’Océanides, a livré le 15 juin dernier aux dirigeants du club APM Auvergne Nouveau Monde les fondements d’un leadership performant tout en faisant grandir ses collaborateurs pour révéler des talents et stimuler les équipes. Communication, organisation, compromis, intelligences intellectuelle et émotionnelle figurent parmi les pré-requis. Explications.

LE LEADERSHIP, ENTRE POUVOIR, AUTORITE ET LEGITIMITE





Lire, relier et donner du sens

Le leader est celui qui est décrypté. Ceci signifie que le leader encode un système de signes mais n’est jamais maître du décodage. Les collaborateurs attendent du leader qu’il donne du sens qu’il encode et qu’ils décodent. Mais ce décodage non maîtrisé est une souffrance pour le leader car c’est une trahison qui lui fait comprendre qu’il n’y a pas de leadership sans profonde souffrance.
La capacité managériale du leader est de pouvoir lire les événements pour les relier et leurs donner un sens. Pour s’adapter en permanence aux évolutions de son environnement, le leader doit relancer sans cesse sa capacité créatrice et éviter de se répéter. Il doit avoir le courage de briser volontairement son style et son modèle, comme Picasso, pour se renouveler. C’est pourquoi  un grand dirigeant vit toujours avec une légère inquiétude.

Le leader doit se laisse surprendre par ses collaborateurs parce qu’une équipe ne peut se risquer dans l’acte de création que si le regard du dirigeant ne l’enferme pas dans une image figée. En ce sens le leader est un être de regard. Sa légitimité se lit dans le regard de celles et ceux dont il porte le souci et se traduit en retour par leur loyauté, leurmotivation et leur engagement.

Gérer l’image du pouvoir

Un dirigeant a besoin de gérer l’image du pouvoir, notamment par la conformité d’une certaine attitude avec les attentes de ses collaborateurs. Cette maîtrise de l’image par la mise en conformité permet aux collaborateurs de réagir de façon appropriée aux situations.
Le pouvoir a des attributs dont le leader doit être conscient. Un pouvoir qui peut se passer d’attribut est un pouvoir très fort. Conscient de ses faiblesses, il lui faut soigner les attributs et instaurer des rituels. Les rituels font partie des attributs et il appartient au leader de les maintenir et de les faire évoluer. Pour ce faire, le leader cultive un strabisme divergeant en regardant vers l’extérieur et un strabisme convergent qui regarde vers l’intérieur.

La discordance entre corps public et un corps privé du leader est interprétée comme un manque d’exemplarité et atteint sa légitimité. Le leader a un visage, celui de sa personne et un masque celui de son rôle. Derrière le visage il y a la légitimité charismatique, derrière le masque il y a la légitimité institutionnelle. Le leader doit donc définir son rôle et le jouer.

Être présent et ouvert

Le leader lève pour lui-même et pour les autres la tyrannie terroriste de l’instantané en cultivant l’ouverture et la conciliation des contraires. Afin de conjurer le risque du centralisme impérial, il faut donc au pouvoir de l’hétérodoxie à côté de l’orthodoxie.
Avoir une légitimité de responsabilité, c’est avoir un positionnement conscient et choisi qui nécessite un devoir de présence, avec une part de souffrance discrète : la solitude du décideur.
Dans l’entreprise, les autres acteurs voient leurs dirigeants comme des dieux, ils ne dissocient pas les images du pouvoir et créent forcement des distorsions. Un dirigeant doit les prendre en compte et gérer ce qu’il montre à voir.

Pour assumer le pouvoir, le leader à besoin de disposer à la fois d’une légitimité institutionnelle et d’une légitimité charismatique. La première vient du passé, de l’histoire, alors que le charisme émane de sa personne.

Changer le regard sur le réel

La solution d’un problème est d’autant plus facile à trouver que l’on accepte de bouger face à la difficulté. Cette capacité du leader à se décaler se fonde dans la mobilité interne et la souplesse intellectuelle. Face à la contrainte, le leader doit se garder de deux attitudes. Renoncer à son pouvoir en étant fataliste ou ignorer délibérément les contraintes. Dans les deux cas, il n’est pas réaliste alors qu’il doit précisément être celui qui est capable de changer le regard sur le réel. Le leader sait qu’il y a des anamorphoses dans le monde et qu’il faut varier les angles à partir desquels on regarde. Pour ce faire, il recrute des gens différents et des gens créatifs qui ont un regard d’enfant.

S’entourer d’un fou du roi, un sage réaliste

Pour être légitime, conscient du monde dans lequel il est, le leader crée une vision. Avant la révolution copernicienne, l’Homme était le centre du monde. Dans la période post copernicienne, privé des anciens repères, le leader qui n’est plus au centre doit inventer un langage pour se faire comprendre. Il va lui falloir inventer collectivement dans l’entreprise qui est le lieu où l’on improvise à plusieurs.
Pour ne pas rester figé, il doit s’entourer d’un « fou du roi ». Le Fou a le pouvoir de poser et de dire, en toute impunité, le regard qu’il a de la réalité et il légitime ainsi le leader. Il empêche les conseillers-fenêtres de devenir des courtisans-miroirs et assure l’exercice d’une d’opposition. Le fou est traversé par la douleur et par l’amour pour sa communauté et son roi. Il se place du côté de la réalité, de la vérité et il lui faut du courage pour être toujours celui qui empêche un dirigeant de s’enfermer dans un rapport narcissique à lui-même.

Transformer les obstacles en opportunités

Un grand dirigeant croit au kaïros. Il est celui qui renverse l’obstacle et transforme la chance en opportunité. Il sait définir et délimiter la ligne de partage entre l’ombre et la lumière quand il a plusieurs fois traversé cette expérience de sentir où passe cette séparation entre le succès et l’échec. La grande question du dirigeant est bien celle de la connaissance de soi car il n’est pas acceptable que ses collaborateurs souffrent de son absence de lucidité sur lui-même. Il doit se méfier de la gestion de ses attributs et de la multiplication des signes comme de l’hyper sacralisation qui pourrait chercher à dissimuler la forme hasardeuse de la légitimité. C’est pourquoi il doit cultiver une exigence lucide et bienveillante et accepter la caricature qui fonde la réalité et son pouvoir.

Les fondements d’un “bon” leadership

Christian Monjou amène, avec tact et élégance, les dirigeants du club APM Auvergne Nouveau Monde à prendre conscience qu’ils ne doivent jamais perdre de vue la question essentielle de la construction constante de leur légitimité.  Pour assoir leur légitimité, il leur conseille de pratiquer la tempérance en étant maitre de leur cœur et en évitant l’orgueil, le bas et le vulgaire et les invite à développer la communication, l’organisation, l’art du compromis, la vision, l’intelligence intellectuelle et l’intelligence émotionnelle. Ils pourront ainsi exercer, faire croître et grandir leurs collaborateurs autant qu’eux-mêmes.


SOURCE : LE JOURNAL DES ECO - GILLES FLICHY - 15 JUIN 2020

Bruno Marion : Comment je traite l’information dans un monde chaotique

Souvent après mes conférences, les participants ont la possibilité de poser des questions.

Il y a deux types de questions :

Les question posées « en public » lorsque la parole est donnée au public souvent avec un micro qui tourne dans la salle.

Les questions que l’on vient me poser « en privé » quand la conférence est terminée et que la plupart des participants quittent le lieu de la conférence. C’est aussi les questions que l’on me pose pendant le cocktail qui suit parfois la conférence

La question que l’on me pose de loin le plus dans cette deuxième catégorie, c’est : J’ai des enfants, qu’est-ce que vous me conseillez pour eux dans ce monde en pleine transformation ?

Cette question me touche tout particulièrement car, c’est un peu cela qui a déclenché mon choix il y a 20 ans de quitter mon travail bien payé et de chercher à comprendre l’incroyable transition que nous, les humains, sommes en train de traverser.

Et à cette question à laquelle souvent je dois répondre en quelques minutes à peine, mes deux principales réponses sont :

Apprenez leur à apprendre, apprenez leur à désapprendre et apprenez leur à ré-apprendre. C’est bien sûr valable aussi pour nous les grands enfants : apprenons à apprendre, apprenons à désapprendre et apprenons à ré-apprendre

Apprenez leur à traiter une information de plus en plus abondante, comment la trouver, la qualifier et l’interpréter. Et là aussi c’est valable pour les grands enfants…

(en fait j’ai une troisième réponse mais je me retiens : sortez vite vos enfants de l’école traditionnelle !)

Je voudrais partager avec vous comment je réponds moi-même à cet enjeux : Apprendre à traiter efficacement et de manière pertinente une information de plus en plus abondante. Comment la trouver, la qualifier et l’interpréter ?

Cette question me parait particulièrement essentielle lorsque vous pensez traverser personnellement ou collectivement une période de crise, une période chaotique.

Je vais partager avec vous les principes de base que j’utilise en cas de crise pour traiter l’information et prendre une décision

Comment je traite l’information d’une manière générale

Quelques réflexions sur l’information et les médias

Les médias et sources d’information que j’utilise le plus

Commençons par mes principes de base en cas de crise.. Je vais chercher l’information. Ce n’est pas l’information qui vient à moi.





Lors de l’attaque terroriste dite du Bataclan le 13 Novembre 2015, j’étais bien loin des événements dans ma maison résiliente en Ardèche. Je me souviens que ce soir là, plusieurs sources d’informations supposées fiables (l’information avait été diffusée sur Europe 1 et du coup reprise par la plupart des autres médias) indiquaient des « tirs de Kalachnikov » dans le quartier des Halles à Paris où j’ai un petit appartement et où je réside régulièrement. Cette information s’est avérée être fausse, aucun tir n’a eu lieu dans ce quartier. Je me demandais alors ce que j’aurai du faire si j’étais ce soir là à Paris. Me barricader ? Fuir au plus vite ?

 L’oeuvre de Banksy sur une porte du Bataclan après les attentats

 

Quelques semaines plus tard, j’ai eu l’occasion de déjeuner avec Patrick Lagadec, qui est à mes yeux l’un des plus grands experts de la gestion des crises. Je lui ai demandé quels étaient ses conseils dans une telle situation.

Voici sa réponse :

Préparez une liste de questions auxquelles vous aimeriez avoir des réponses (moins de 10 questions) pour prendre votre décision (dans ce cas par exemple, rester barricadé chez soi ou partir au plus vite se mettre à l’abri ailleurs ?)

Consultez un nombre limité de médias auxquels vous pouvez avoir accès pour un temps également très limité (10-30 minutes maxi selon les circonstances), pour tenter d’avoir le plus possible de réponses à ces questions

Prenez la meilleur décision en fonction de ces informations forcément limitées et insuffisantes

Exécutez la décision

Il s’agissait d’un exemple évidemment extrême… et dramatique. Il me semble toutefois tout à fait utile et inspirant dans un monde de plus en plus chaotique. J’ai utilisé cette méthode de Patrick Lagadec plusieurs fois lors de cette crise du COVID-19. Par exemple pour répondre aux questions suivantes :

Est-ce que je dois rejoindre mes proches alors que je suis en déplacement à l’étranger? 

                Et quand ?

Est-ce que je dois porter un masque pour mon voyage de retour ?

Est-ce qu’il faut prendre un traitement préventif ?

Est-ce que je dois conseiller à mes parents de rester chez eux (avant le confinement officiel) ?

Est-ce que je vais faire des courses alimentaires pendant le confinement ?

Etc.

Ainsi, comme je le décris dans cet article écrit au tout début de la crise COVID-19 en cas de crises et si je dois prendre des décisions urgentes, je continue à suivre cette approche : je prépare une liste de questions auxquelles j’aimerai avoir des réponses et je consulte un nombre limité de médias (aucun média social comme Facebook ou Twitter !) pour tenter d’avoir des réponses à ces questions. Et je prends ma décision en faisant « au mieux » en fonction des informations, que j’ai pu obtenir.

Je consulte ces médias régulièrement (tout change très vite) mais pas trop souvent pour ne pas me mettre en état d’excitation permanente et risquer de perdre ma « clarté » et capacité de jugement.

Ce qui m’amène à partager avec vous comment je traite l’information d’une manière plus générale… 

Je me protège de l’infobésité



Je limite mon exposition aux médias à 20 minutes par jour. Une seule fois par jour. Toujours après-midi. Encore moins au réveil (quand mon sens critique est encore un peu endormi…)

J’applique tout particulièrement cette règle en cas de crise, en général quand justement je suis le plus tenté de regarder beaucoup d’informations… et où au contraire je souhaite garder le plus de hauteur et de recul, ce que ne permettrai pas un flot continu d’informations (en général répétées en boucle).

Je suis absolument fasciné et horrifié par les gens qui écoutent les radios ou regardent les chaines d’information en continu. Nos seulement, cela ne respecte pas le principe précédent « je vais chercher l’information, ce n’est pas l’information qui vient à moi » mais il me semble qu’il s’agit d’une forme de lavage de cerveau (d’abrutissements ?) volontaire…

J’évite aussi les réseaux sociaux qui vont à l’encontre du principe « je vais chercher l’information. Ce n’est pas l’information qui vient à moi ».

En effet, dans le cas des réseaux sociaux, c’est leur algorithme qui choisit à ma place les informations que je peux lire. Et je ne veux pas laisser l’algorithme de Facebook ou Twitter décider pour moi ce que je dois savoir ou pas.

D’ailleurs, je n’utilise pratiquement pas Facebook ou Twitter. Je les utilise uniquement pour publier à ma communauté (merci si vous me lisez en ce moment sur Facebook !) et pour aller chercher de l’information sur des groupes soigneusement sélectionnés. Ce que vous pouvez faire en vous abonnant à ma page si ce n’est pas déjà le cas.

Je vais à la source. Je ne me fais pas un avis définitif après avoir lu 3 posts Facebook (ou même un seul comme cela semble être de plus en plus le cas…). Pour moi, aller à la source, c’est par exemple si un article parle d’une étude, de trouver et lire cette étude.

Vous n’êtes pas obligé de le faire pour tous les articles que vous lisez ! C’est une bonne idée de le faire quand vous sentez que ce que vous lisez est en train de vous faire émerger une opinion sur un sujet.

Je me souviens du débat (pardon, de la guerre de religion…) entre les supporteurs du Professeur Raoult sur le traitement du COVID et ses opposants. Dans ce cas, pour essayer de me faire un avis, j’ai entre autre lu les 62 pages du rapport de la commission sénatoriale sur le sujet et regardé 2 interviews d’une heure de Didier Raoult (ici et ici). Et j’ai fait de même avec les avis contraire.

Et j’ai conclu… que je ne pourrai pas conclure ! Que si tous ces experts dont certains me semblent sincères et bien connaître leur sujet ne peuvent pas se mettre d’accord, et bien la meilleur solution pour moi qui suis loin d’être un expert sur ces sujets était de faire preuve de patience, d’humilité, et d’attendre de nouvelles informations.

Ainsi, quand on me demande mon avis sur ce sujet, je réponds : je ne sais pas…

J’évalue la source. Aller à la source, c’est aussi vérifier et évaluer la qualité et la crédibilité de la source. Quels autres articles a écrit l’auteur ?

Il est aujourd’hui très souvent facile de trouver ce qu’un auteur a écrit dans le passé, avant la publication de l’article que je suis en train de lire.

Je trouve ainsi souvent d’autres articles que l’auteur a écrit sur des sujets que parfois je connais mieux, ou qui sont suffisamment anciens pour que je puisse évaluer leur exactitude.

Si je lis son article sur l’avenir de l’automobile et qu’il y a 3 ans il a écrit que l’avenir de l’automobile c’est le diesel, je met en doute ses capacités de futuriste… surtout s’il ne s’est pas corrigé entre temps.

Ou si dans un précédent article, l’auteur explique que la terre est plate (désolé, débunké il y a quelques centaines d’années) ou que c’est la fin du monde en 2000 ou 2012 (j’ai écrit cette article après donc a priori tout va bien) je ne prends pas en compte son point de vue dans ce nouvel article…

Et tout mail, même d’amis proches, qui commence par « regardez cette vidéo avant qu’elle soit supprimée… », « j’ai un ami médecin qui m’a dit que… », ou encore « ce que les médias ne vous disent pas… » part automatiquement dans ma corbeille.

Je lis…

J’observe chez moi et autour de moi (surtout chez les plus jeunes) la tentation de plus en plus grande de regarder des vidéos plutôt que de lire des livres ou des articles longs (de plus de 280 caractères par exemple…)

YouTube me semble rarement être une source valable pour aller en profondeur dans un domaine. Il y a beaucoup de chaines YouTube qui me semblent vraiment bien faites avec des YouTubeurs sérieux qui permettent de découvrir un sujet. Il y en a aussi beaucoup qui ne font que survoler leur sujet et dont le seul but est d’avoir le plus de vues et vendre le plus de pub…

Et puis sans y faire attention, c’est très rapidement l’algorithme de YouTube qui choisit pour vous la vidéo suivante… ce qui n’est pas compatible avec le principe précédent : « Je vais chercher l’information. Ce n’est pas l’information qui vient à moi ».

Pour vraiment apprendre et ne pas simplement survoler un sujet, développer son sens critique (par exemple faire une pause pour réfléchir), il y a un outil incroyable : le livre !

On me demande souvent comment je fais pour lire environ 100 livres par an. C’est très simple :

Je lis au moins 15 minutes chaque matin. Cela fait partie de ma routine matinale et donc vient avant le reste de la journée

Je ne regarde pas la télé, je n’écoute pas la radio et je ne vais pas sur les réseaux sociaux




Vous n’êtes pas obligé de lire autant qu’un moine futuriste. Expérimentez : essayez de lire une dizaine de livres par an si cela n’est pas déjà le cas et observez ce que cela vous a apporté dans un an.

Je lis maintenant quasi exclusivement des livres en version électronique. J’ai résisté très longtemps en refusant d’abandonner le format papier auquel j’étais attaché. Mais quand je l’ai expérimenté, deux aspects m’ont immédiatement convaincus :

Le poids gagné dans mes bagages bien sûr

Et surtout la possibilité de facilement faire des notes. Je fais ainsi des copier-coller dans Evernote (il y a des moyens beaucoup plus performant)

Cela me permet d’avoir des super notes que j’ai faites moi-même, que je relis à peu près une fois par an.

Relire ces notes est un de mes exercices préféré dans l’année. C’est jouissif, c’est comme si je donnais du concentré de savoir à mon cerveau qui adore ça !

La tyrannie de la communication

Quelques dernières réflexions…

J’avais été très marqué il y a de nombreuses années par la lecture de La Tyrannie de la communication d’Ignacio Ramonet. Une des idées que j’ai retenues c’est que l’information de qualité a forcément un coût :

Soit en terme de temps : l’information n’est pas facile à trouver, il faut du temps pour faire des recherches

Soit en terme de ressources : d’autres personnes font ces recherches pour vous, comme dans le cas d’un abonnement à un média de qualité ou l’achat d’un livre

Un autre point que j’ai retenu : tous les médias se suivent les uns les autres. Quand l’un dit quelque chose, les autres vont à peu près dire la même chose pour « rester dans la course à l’audience ».

Et enfin, les médias qui vivent de la publicité vous font lire ce que vous avez envie de lire, pour que vous continuiez à les acheter (ou à cliquer). Donc ils ne vont surtout pas chercher à faire évoluer votre point de vue : le Monde fait du « Monde », le Figaro fait du « Figaro », « Challenges » fait du Challenges, etc.

Les animateurs-journalistes de beaucoup de chaînes d’information connaissent leur audience minute par minute. Ils savent ainsi très précisément si vous avez aimé ce qu’ils ont dit ou si vous avez zappé ! Alors ils ne se risquent pas à vous bousculer pour vous faire changer d’avis…


Mes propres sources d’information

Je partage ici mes principales sources d’information (en dehors des livres qui sont de loin ma première source).

Journaux et magazines

Je suis abonné (donc je paie) aux sites di’nformation, magazine ou lettre confidentielle suivants :

The Guardian, en anglais (je paye un abonement de « soutien » de 50 EUR par an)

The Intercept, en anglais (je fais un don de 50 USD par an) Le site est fondé par certains de mes héros dans le monde journalistique dont Glen Greenwald

The Correspondent, en anglais : un journal sans news (!) et sans pub. Je paie 50 EUR par an. C’est un de mes préférés et un des projets journalistiques les plus excitants de ces dernières années

Wired, en anglais. Je suis abonné depuis les débuts

Usbek & Rika, en français

La lettre confidentielle GEAB (je paie 160 EUR par an) J’aime leur vision… parce qu’elle est souvent différente de la mienne et cela me fait donc réfléchir

Sites web

Et les sites que je zappe en moins de 10 minutes (et pour lesquels je ne suis pas abonné) :

Le Monde

Les Echos

The New York Times (pour une vision plus USA)

Fox News (ce n’est pas vraiement mon univers… et c’est important pour moi de voir ce qui se dit en dehors de ma bulle…)

The South China Morning Post (un de journaux de Hong Kong pour une vision plus asiatique)

Hoaxbuster (très utile pour vérifier si une information que vous voyez passer n’est pas un hoax ou un fake déja répertorié)

Il pourrait y en avoir bien d’autres mais comme j’ai limité ce temps à 10 minutes…

Bernard Werber : «La Boîte de Pandore»



«La Boîte de Pandore» de l'écrivain français Bernard Werber s'est propulsé à la deuxième place du classement des ventes hebdomadaires de la plus grande chaîne de librairies en Corée du Sud, Kyobo Book Center, dès la première semaine de sa publication dans le pays.
Paru aux éditions Open Books le 30 mai en Corée du Sud, le livre de l'auteur français le plus aimé parmi les Sud-Coréens a trouvé des lecteurs surtout chez les trentenaires et quadragénaires qui ont représenté 63,1% des ventes.
C'est «The Having» de l'écrivain sud-coréen Lee Suh-yoon qui a pris la tête du classement des meilleures ventes de Kyobo pour la dernière semaine de mai.
«Capital et Idéologie» de l'économiste français Thomas Piketty a intégré aussi le palmarès pour la première fois cette semaine, au 24e rang.

Résumé

Savez-vous qui vous êtes vraiment ?
Êtes-vous sûr de ne pas avoir vécu d'autres vies ?

René Toledano, professeur d'histoire, assiste à un spectacle d'hypnose au cours duquel il est choisi dans le public pour participer à une séance. Il se retrouve alors projeté dans ses vies précédentes et se demande s'il peut influer sur les événements.

mardi 16 juin 2020

Daniel Cohen : "On dirait que cette crise a été faite pour les GAFAM"

Daniel Cohen : "On dirait que cette crise a été faite pour les GAFAM"

Par Gérard Leclerc I Publié le 1 Juin 2020

L’économiste craint une démondialisation fatale aux pays émergents mais propice à Amazon. Une interview à retrouver dans le numéro d’été de We Demain. 


Daniel Cohen. (Crédit : Géraldine Aresteanu)
Daniel Cohen. (Crédit : Géraldine Aresteanu)

Pour Daniel Cohen, professeur à l’école d’économie de Paris et directeur du département d’économie à l’École normale supérieure, cette crise va accélérer la naissance d’un nouveau type de capitalisme mêlant démondialisation et triomphe du numérique. Une société du sans-contact qui nécessite une nouvelle protection sociale. 
  

  • We Demain : Quels seront les gagnants et les perdants de cette crise, en termes de pays et secteurs d’activités ?


Daniel Cohen : Les pays émergents vont beaucoup souffrir. La mondialisation a offert aux pays asiatiques la possibilité de monter en gamme, sur le modèle japonais. Le Japon est le seul exemple, à l’échelle du XXe siècle, d’un pays qui était pauvre et qui a réussi à rejoindre le club des plus riches. Tous les autres modèles ont plus ou moins échoué, que ce soit ceux, latino-­américains, d’un développement autocentré, ou ceux d’une économie planifiée dans le sillage de l’Union soviétique. 

Les pays asiatiques qui ont copié le modèle japonais devraient s’en sortir avec le marché intérieur chinois, comme la Chine a pu profiter des États-Unis. 

En revanche, l’Afrique va subir de plein fouet les conséquences négatives de cette démondialisation. D’abord avec les cours des matières premières, qui sont en train de s’effondrer. Ensuite, parce que la tentation de chercher des fournisseurs dans les pays à bas coût va diminuer, ce qui menace l’industrialisation de l’Afrique. Enfin et peut-être surtout, les revenus des travailleurs migrants, qui sont une ressource essentielle à beaucoup de pays africains, sont en chute libre parce que les travailleurs immigrés en France et ailleurs forment ce sous-prolétariat que l’on trouve dans les cuisines des restaurants ou les arrière-boutiques, aujourd’hui menacées par la crise. 

Les gagnants, on les connaît : ce sont les GAFAM (Google, Apple, Facebook Amazon, Microsoft) et les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi), en réalité moins ceux qui dépendent de la publicité – qui s’est effondrée –, comme Google, que ceux qui ont réinventé le commerce en ligne, comme Amazon. On a le sentiment que cette crise a été faite pour eux : la distanciation sociale condamne toutes les activités où le client et le prestataire sont en vis-à-vis, du commerce traditionnel à la santé ou à l’éducation. 
  

WE DEMAIN : "Retour sur Terre" : propositions pour un changement de civilisation

"Retour sur Terre" : propositions pour un changement de civilisation

Par Morgane Russeil-Salvan I Publié le 12 Juin 2020

35 propositions pour une société verte, résiliente et démocratique. Dominique Bourg, Philippe Desbrosses, Gauthier Chapelle, Johann Chapoutot, Xavier Ricard Lanata, Pablo Servigne et Sophie Swaton cosignent un ouvrage qui parait mi-juin aux PUF et dont We Demain publie 5 extraits.


Selon les 7 auteurs, nous avons environ dix ans pour "changer de civilisation" (Crédit: Shutterstock)
Selon les 7 auteurs, nous avons environ dix ans pour "changer de civilisation" (Crédit: Shutterstock)

Non, la pandémie de Covid-19 n'est absolument pas comparable avec la crise climatique : c'est le constat que posent, en ouverture d'ouvrage, les auteurs de Retour sur Terre (1). 

Dans le premier cas, les gouvernants n'hésitent pas à mettre la machine industrielle à l'arrêt : ils savent que leur peuple n'acceptera pas que les morts s'accumulent. Dans le second, la menace est encore trop lointaine. Les émissions de gaz à effet de serre d'aujourd'hui ne se répercuteront sur le climat que dans vingt ou trente ans. Or l'agenda politique est bien plus court. 
  

"L'absence d'immédiateté empêche la possibilité d'une imputabilité", écrit Dominique Bourg, tête de liste "Urgence Écologie" lors des Européennes de 2019, dans la préface de l'essai. 


Alors, que faire ? Les auteurs de l'ouvrages proposent de "changer ni plus ni moins de civilisation". "Nous ne disposons que d'une dizaine d'années pour entamer cette bascule", soulignent-ils. Sur 90 pages, ils développent 35 propositions. We Demain a choisi de publier cinq d'entre elles. 


LA MISE EN PLACE D'UN REVENU DE TRANSITION ÉCOLOGIQUE (RTE)

Le RTE est un outil visant à accélérer la création d'emplois dans la transition. Il se destine à des personnes physiques qui souhaitent se lancer dans des activités à fort impact écologique et social (par exemple en agroécologie, permaculture, artisanat, low-techs) dont la rémunération par le marché est souvent bien inférieure à leur valeur réelle. Partant des besoins, des compétences et des envies des personnes, à l’instar des Territoires zéro chômeurs de longue durée, la finalité du RTE est de permettre à tous, dont les plus précaires, de développer une activité de travail rémunérée, épanouissante et permettant de vivre dignement. 
  

À lire aussi : Territoires Zéro Chômeur : "c'est la première fois de ma vie que mon travail a un sens" 


L'ENCADREMENT DES ÉCARTS DE REVENUS

Il faudrait par voie de conséquence prévoir l’encadrement des écarts de revenus (salaires, revenus du capital), à l’intérieur d’une fourchette dont l’amplitude est à définir de manière démocratique par référendum. De même que le revenu de transition écologique comble la distance entre le revenu jugé minimal et la rémunération réelle par le marché, le revenu maximal est le produit d’une décision démocratique qui interdit la sur-rémunération par le marché, dès lors que celle-ci introduit des écarts de revenus que la société juge néfastes. La même logique prévaut dans un cas comme dans l’autre : la borne inférieure et supérieure des revenus est déterminée démocratiquement.

VERS UNE "AGROÉCOLOGIE DÉCARBONÉE"

Il est urgent de mettre en place un modèle agricole à très haute productivité par unité de surface et à faible productivité par unité de travail. Une telle agriculture exigera de mobiliser à terme de 15 à 30 % de la population économiquement active (PEA), d’abandonner presque entièrement la motorisation à énergie fossile et d’avoir massivement recours à l’énergie musculaire (animale ou humaine). 

Cela implique également d’imposer un phasage de l’utilisation des pesticides de synthèse (néfastes pour toute la biodiversité) et les engrais de synthèse, autre poste important de l’utilisation/dépendance des combustibles fossiles en agriculture.

Imposer la sortie de cet ancien modèle est aussi une façon de se projeter dans le nouveau, qui permettra de faire de l’agriculture le premier secteur économique fixateur de carbone, comme le demandent les scénarios du GIEC que tous les pays ont admis avec la COP21 dont la France est si fière.

FIN DES PARADIS FISCAUX

Pour faire disparaître totalement le recours des entreprises aux paradis fiscaux, la loi prévoirait des sanctions pénales applicables aux dirigeants (actionnaires compris). Le rapatriement fiscal des avoirs détenus par les sociétés et les particuliers permettrait de restituer à l’État des ressources (la perte fiscale est actuellement estimée à près de 5 milliards par an, les avoirs nets des ressortissants français détenus par les paradis fiscaux, à plus de 300 milliards d’euros) qui pourraient être consacrées à la conversion écologique.

DE L'ÉTAT PROVIDENCE À L'ÉTAT RÉSILIENCE

Ce dernier offrirait une garantie de solidarité universelle, à proportion des revenus de chacun et couvrant l’ensemble des risques, y compris les risques écologiques. Il s’agit de faire de la "sécurité" un horizon de civilisation, dans un monde instable et menacé par le réchauffement climatique et des bouleversements écologiques sans précédents. Dans un tel monde, la sécurité sociale devient une valeur essentielle, et la garantie d’une vie stable le substitut de l’appétit pour le gain et la distinction sociale par l’avoir qui avaient caractérisé l’imaginaire social du capitalisme.