"Retour sur Terre" : propositions pour un changement de civilisation
35 propositions pour une société verte, résiliente et démocratique. Dominique Bourg, Philippe Desbrosses, Gauthier Chapelle, Johann Chapoutot, Xavier Ricard Lanata, Pablo Servigne et Sophie Swaton cosignent un ouvrage qui parait mi-juin aux PUF et dont We Demain publie 5 extraits.
Non, la pandémie de Covid-19 n'est absolument pas comparable avec la crise climatique : c'est le constat que posent, en ouverture d'ouvrage, les auteurs de Retour sur Terre (1).
Dans le premier cas, les gouvernants n'hésitent pas à mettre la machine industrielle à l'arrêt : ils savent que leur peuple n'acceptera pas que les morts s'accumulent. Dans le second, la menace est encore trop lointaine. Les émissions de gaz à effet de serre d'aujourd'hui ne se répercuteront sur le climat que dans vingt ou trente ans. Or l'agenda politique est bien plus court.
"L'absence d'immédiateté empêche la possibilité d'une imputabilité", écrit Dominique Bourg, tête de liste "Urgence Écologie" lors des Européennes de 2019, dans la préface de l'essai.
Alors, que faire ? Les auteurs de l'ouvrages proposent de "changer ni plus ni moins de civilisation". "Nous ne disposons que d'une dizaine d'années pour entamer cette bascule", soulignent-ils. Sur 90 pages, ils développent 35 propositions. We Demain a choisi de publier cinq d'entre elles.
LA MISE EN PLACE D'UN REVENU DE TRANSITION ÉCOLOGIQUE (RTE)
Le RTE est un outil visant à accélérer la création d'emplois dans la transition. Il se destine à des personnes physiques qui souhaitent se lancer dans des activités à fort impact écologique et social (par exemple en agroécologie, permaculture, artisanat, low-techs) dont la rémunération par le marché est souvent bien inférieure à leur valeur réelle. Partant des besoins, des compétences et des envies des personnes, à l’instar des Territoires zéro chômeurs de longue durée, la finalité du RTE est de permettre à tous, dont les plus précaires, de développer une activité de travail rémunérée, épanouissante et permettant de vivre dignement.
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L'ENCADREMENT DES ÉCARTS DE REVENUS
VERS UNE "AGROÉCOLOGIE DÉCARBONÉE"
Cela implique également d’imposer un phasage de l’utilisation des pesticides de synthèse (néfastes pour toute la biodiversité) et les engrais de synthèse, autre poste important de l’utilisation/dépendance des combustibles fossiles en agriculture.
Imposer la sortie de cet ancien modèle est aussi une façon de se projeter dans le nouveau, qui permettra de faire de l’agriculture le premier secteur économique fixateur de carbone, comme le demandent les scénarios du GIEC que tous les pays ont admis avec la COP21 dont la France est si fière.
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