CADRE EMPLOI
Publié le 29 juin 2020 Sylvia Di Pasquale
La crise sanitaire bouleverse votre quotidien professionnel ? Ce n’est rien par rapport à la vague d’automatisation qui déferle sur l’Europe, prévient le dernier rapport Mc Kinsey sur le Futur du travail en Europe. Pourtant, la grande majorité des travailleurs n'aura pas besoin de changer de profession d’ici 2030, mais aura surtout besoin de se re-qualifier.
C’est une vieille histoire : nombre d’entreprises qui recrutent ne trouvent pas de candidats pour leurs postes à pourvoir. Et pendant ce temps, l’Unedic prévoit 900 000 suppressions d’emploi rien que cette année en France, soit 630 000 de plus que l’an passé. Alors on se dit que les entreprises qui manquent de CV n’auront qu’à puiser dans ce vivier pour pourvoir enfin leurs postes vacants. Sauf que non.
Car les nouveaux chercheurs d’emploi à venir, comme les anciens, risquent de ne pas faire l’affaire non plus. En cause : trop d’actifs français, mais aussi européens, ont loupé le train du numérique, le TGV de la quatrième révolution industrielle.
Mais une autre tendance continue de perturber le marché du travail. Et le Covid-19 a accéléré son influence.
Selon le cabinet américain Mc Kinsey qui vient de remettre un nouveau rapport sur Le futur du travail en Europe, 60% des métiers seront percutés par les technologies numériques et verront 30 à 40% de leurs tâches quotidiennes automatisées d’ici 2030.
Et cette automatisation massive de certaines compétences touchera aussi les cols blancs.
"L'automatisation exigera de tous les travailleurs qu'ils acquièrent de nouvelles compétences. Environ 94 millions de travailleurs n'auront peut-être pas besoin de changer de profession, mais auront surtout besoin de se recycler, car la technologie prend en charge 20 % de leurs activités actuelles."
Dans ces bouleversements proches, l’employeur ne peut plus seulement aller chercher à l’extérieur de nouveaux profils déjà formés pour accélérer sa transformation. Vus que ces candidats ne sont pas assez nombreux, mieux vaut se résoudre à les « façonner ». En les formant à de nouveaux métiers ou au moins, en les aidant à assimiler de nouvelles compétences.
L’enjeu est de réussir à conserver avec soi les gens qu’on a formés et qui sont devenus des actifs de l’entreprise, supérieurs aux machines et aux technologies.
Un enjeu résumé par un anglicisme dont on n’a pas fini d’entendre parler : le « reskilling » que l’on pourrait traduire par « re-qualification ». Ça signifie exactement la même chose mais, puisque c'est en anglais, c'est censé démontrer que nous ne sommes pas les seuls à être concernés.
" Pour McKinsey, le travail de bureau ne sera plus jamais comme avant"
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